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BMW Série 3 face à la Mercedes Classe C (2021), l’éternel classique

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La même histoire recommence tous les 5 ou 6 ans. A la faveur du renouvellement de l’une ou l’autre se pose l’inévitable question : entre la BMW Série 3 et la nouvelle Mercedes Classe C qui débute à peine sa carrière, qui remportera la palme de la meilleure berline premium ? Entre tradition soigneusement entretenue ou ambitions technologiques à donner le vertige, la confrontation est plutôt un duel de points de vues.

Peut-on sérieusement dégager un vainqueur de ce genre de confrontation, d’ailleurs ? Pour une bonne partie des clients ou fans des éternels rivaux allemands, passer d’une maison à l’autre semblerait inenvisageable. Délaisser un 6 en ligne BMW pour une mécanique Mercedes ? Même pas en rêve. Ou abandonner le raffinement souverain et la stature d’une Classe S pour une clinquante Série 7 ? Hors de question. Certains choix confinent à la religion, et l’habitué de la Série 3 de la première heure ne songerait jamais à lorgner du côté de la Classe C, et vice-versa (ou alors sans se l’avouer). Il est heureusement permis d’hésiter et de trancher. Ou du moins, essayer.

 


Match : BMW Série 3 face à la Mercedes Classe C (2021), l’éternel classique

La Classe C mérite plus que jamais son surnom de « petite Classe S ». Les dimensions ont encore gonflé avec cette génération : 4,75 m de long, 5 cm de plus que la BMW Série 3.

Les deux berlines, sœurs ennemies par excellence du paysage automobile, sont aussi en concurrence avec l’Audi A4. Celle-ci étant en fin de carrière (son renouvellement est prévu courant 2022), nous ne l’avons pas retenue dans la confrontation même si ses prestations sont toujours à la page. Quant aux Jaguar XE, Alfa Romeo Giulia ou Volvo S60, aura et bagage technologique en retrait les cantonnent au rang de (très) bons outsiders.

Duel de styles, choc des cultures

Voilà donc plus de trente ans que le duo domine le débat, depuis l’arrivée de la Mercedes 190 qui donnait, à l’époque, un sérieux coup de vieux à la Série 3 E30. Difficile de dire que cette cinquième génération de Classe C inflige la même gifle à la Série 3 G20 actuelle, chacune opérant dans son registre de design respectif. Classicisme mâtiné de sport côté Série 3… et même chose en face. La silhouette de la Mercedes est devenue plus assise, plus trapue, avec quelques effets de style bien sentis à la clef. Le double bosselage du capot, lointain hommage à la 300 SL, la calandre façon « trapèze »… le patrimoine est vivace du côté de Stuttgart ! Même constat pour sa rivale, qui cultive la même architecture typiquement BMW. Habitacle reculé, court porte-à-faux avant. La Classe C, elle, passe pour une vraie petite Classe S. Ses dimensions ont aussi enflé : 4,75 m désormais, soit 5 cm de plus que la Série 3.

 


Match : BMW Série 3 face à la Mercedes Classe C (2021), l’éternel classique

Toutes deux cultivent les éléments de style propres à leurs blasons : large calandre en double haricot, ou faciès typiquement Mercedes. Dans les deux cas, du classique…

L’empattement est en revanche identique, à 1 cm près, au profit de la Mercedes. L’agencement de l’habitacle favorise également l’espace à bord de cette dernière. Mais de peu : à l’arrière, l’espace aux jambes n’est que très légèrement supérieur. La Série 3 est plus chaleureuse, bien qu’à peine moins vaste. L’assise arrière est plus longue, et le dossier creusé réserve un meilleur maintien. Par ailleurs, son coffre est plus généreux de 25 l (480 l contre 455 l côté Mercedes), l’ouverture est plus large et son seuil plus bas. Une fois n’est pas coutume, la BMW soigne davantage son hospitalité.

Aux places avant, c’est autre chose. Tout est question de sensibilité : la conception entièrement digitale de la Classe C, avec l’immense dalle tactile de 12 pouces en guise de console centrale et la disparition de quasiment toute commande physique (hormis les feux de détresse et le klaxon, quasiment !) a de quoi dérouter… ou faire craquer les papas geeks et technophiles invétérés. L’effet est spectaculaire, les graphismes bluffants de finesse et les fonctions disponibles impressionnantes (comme les caméras permettant une vision 360° à la carte, commandée du bout du doigt).

Remarquable, comme toutes les dernières Mercedes dotées de l’interface MBUX. Et complexe à appréhender. L’inverse de la très conservatrice Série 3 qui prend bien soin de ne pas sombrer dans l’excès du tout-tactile. Ainsi, au volant de la Classe C, on peste souvent sur la sensibilité des commandes au volant, trop rapprochées et trop sensibles.

 


Match : BMW Série 3 face à la Mercedes Classe C (2021), l’éternel classique

L’agencement de la Série 3 est typiquement BMW, plus traditionnel que sa rivale. Pas de surcenchère techno… mais une qualité générale de meilleur niveau.

Dans la Série 3, tout tombe sous la main de manière bien plus intuitive. Le poste de conduite BMW, certes plus classique, n’est pas dépassé pour autant : l’instrumentation digitale est tout aussi réussie, et l’interface média est plus rationnelle. Ah, bien sûr, l’écran horizontal de 10,3 pouces ne fait pas le même effet. Ici, pas question d’épater la galerie mais de faciliter la vie du conducteur (et de son passager, aussi)… C’est le but recherché, non ? Le choix dépendra de l’appétence de chacun pour les gadgets. Plus objectivement, la balance penchera définitivement en faveur de la BMW grâce à un sérieux avantage : sa qualité de réalisation et ses matériaux, de meilleur standing. La Classe C épate, avec son cuir étendu et ses aérateurs ronds travaillés… mais les plastiques durs qui sonnent creux, tout au long de la console centrale, font grimacer. Dommage.

Motorisations : plus gros, c’est mieux

La Classe C débutant tout juste sa carrière, la gamme de motorisations est encore réduite à sa plus simple expression : un Diesel en deux niveaux de puissance, C 200d et C 220d (163 et 200 ch), et une C 200 essence (204 ch), tous secondés par une micro-hybridation 48V. Des mécaniques hybrides plug-in sont attendues à partir de fin 2021.

 


Match : BMW Série 3 face à la Mercedes Classe C (2021), l’éternel classique

Le dessin du volant, l’immense écran vertical façon tablette… la Classe C affiche une présentation flatteuse et autrement plus moderne. Mais les matériaux de console centrale dénotent.

L’éventail de moteurs BMW, plus étoffé à ce jour, propose des mécaniques équivalentes. Là aussi, l’hybridation à divers degrés est quasi généralisée. A ceci près que les 6 cylindres ont encore droit de cité sous le capot de la Série 3 alors que la Classe C, même en AMG, se contentera d’un 4 cylindres suralimenté et dûment électrifié… (moralité : courez voir si des anciennes C63 AMG trainent encore en concession, avec leur V8 4 litres biturbo).

Plus sagement, nos versions d’essais sont mues par deux 4 cylindres essence comparables en performances. A une nuance près : la 320i reçoit un 2 litres dépourvu de micro-hybridation (l’un des derniers de la gamme a en être privé), développant 184 ch. La C 200, malgré son moteur bien plus petit (seulement 1,5 l de cylindrée), développe 204 ch et compte sur une micro-hybridation en soutien. Plutôt une forme de downsizing avancé que de « vraie hybride », vu que le système, composé d’un alterno-démarreur, est essentiellement destiné à soulager le thermique (en maximisant les phases en roue libre) mais jamais à s’y substituer.

 


Match : BMW Série 3 face à la Mercedes Classe C (2021), l’éternel classique

Le 4 cylindres de la 320i est un peu moins puissant (184 ch), malgré sa cylindrée supérieure. Mais l’agrément est d’un bien meilleur niveau, et les performances légèrement supérieures à la C 200.

Leurs performances sont proches, sur le papier. Malgré son déficit de 20 ch, le 4 cylindres BMW est plus énergique (7,1 s de 0 à 100 km/h, soit 2 dixièmes de mieux) et délivre surtout son couple maximal bien plus tôt. 300 Nm dans les deux cas, dès 1.350 trs/mn pour la 320i, mais pas avant 1.800 trs/mn pour la Classe C. Le boost électrique du moteur Mercedes permet bien de compenser sa cylindrée inférieure en relances, mais pas de rivaliser en agrément et en douceur de marche.

Le 2 litres turbo bavarois est aussi plus rond et autrement plus chantant (autant que peut l’être un simple « 4 pattes » évidemment). Le petit 1,5 l Mercedes est mieux isolé à vitesse stabilisée, mais en pleine accélération, son grognement métallique sonne faux dans une berline de ce standing. Par ailleurs, la boite double embrayage 9 rapports n’offre pas la même fluidité que la boite 8 rapports classique de la BMW. La tradition a donc du bon. Dans ces motorisations, un point de plus pour la Série 3.

Sur la route : caractères préservés

Autre atout au crédit de la BMW, la 320i est moins lourde (la Série 3 pèse 1.570 kg, soit 80 kg de moins que la Mercedes)… et ne se montre finalement pas plus gourmande : environ 7,5 l / 100 km relevés dans les deux cas, en parcours mixte.

 


Match : BMW Série 3 face à la Mercedes Classe C (2021), l’éternel classique

On retient surtout de la Classe C son confort souverain. Rien ne bouge, la filtration est quasi parfaite et le comportement serein. Dommage que le petit 4 cylindres essence de la C 200 manque cruellement de noblesse.

Indépendamment de la question mécanique, le tempérament de chacune se dessine très vite, dès les premiers tours de roues. Position de conduite plus basse côté BMW, confort de sellerie un peu plus ferme… et toucher de route idoine. Une Série 3, c’est précis, clinique et raisonnablement dynamique ! Plus raide en tout cas que l’incroyable suspension pilotée de la Classe C qui, elle ménage une filtration et une absorption des mouvements quasi-parfaite.

A la longue, les trépidations d’une Série 3 sur mauvaise route peuvent gêner. Mais le feeling de direction, plus direct et consistant, invite bien davantage à s’impliquer au volant. Côté Mercedes, on a plutôt l’impression de se laisser porter sur un vrai tapis volant. Notons aussi, chose inexistante sur la Série 3, que la Classe C peut profiter de roues arrière directrices. Une première dans la catégorie, qui conforte l’avance technique et la conception plus jeune de la « petite » Mercedes. Est-ce bien nécessaire, pourtant ? La BMW n’a pas besoin d’un tel artifice pour se montrer au moins aussi agile et faire valoir ses talents de propulsion. Même avec une 320i, de puissance relativement modeste, il se dégage quelque chose de vivant. Certains préfèreront le registre bien plus aseptisé et feutré de la Classe C. Au chapitre du confort, à vous de voir.

 


Match : BMW Série 3 face à la Mercedes Classe C (2021), l’éternel classique

Comportement routier et agrément mécanique plaident pour la Série 3. Victoire BMW… Il reste à la Classe C son contenu techno impressionnant et sa présentation spectaculaire. Avec une autre motorisation, la Mercedes peut tenir une revanche.

Finances : factures premium, sans surprise

Impossible de comparer frontalement les versions d’appel de chacune : Mercedes a pris le parti du « tout-compris », ou quasiment, pour l’équipement de la Classe C. Rien ne manque, la dotation est ultra-complète (radars de stationnement, sièges chauffants, alerte d’angles morts de série, entre autres)… et les tarifs s’en ressentent. La C 200 débute à 50.550 €, et demande 53.500 € dans notre finition supérieure AMG Line (châssis sport, grosses jantes, sellerie spécifique et cuir étendu).

La gamme Série 3 est plus large et débute bien plus bas : 42.600 € en finition de base Lounge, logiquement moins bien fournie. Dans un niveau d’équipement comparable (ici en Luxury), la 320i grimpe alors à 49.830 €. Mais là encore, les tarifs supérieurs de la Mercedes s’expliquent par son équipement plus fourni : par exemple, pour disposer du régulateur adaptatif sur la Série 3, il faut cocher le Pack Innovation (4.300 €). La BMW devient alors légèrement plus onéreuse, mais disposera de très efficaces phares Laser et de l’affichage tête haute. Ce dernier (remarquablement élaboré, en réalité augmentée) demande une rallonge de 1.200 € chez Mercedes. Pas de surprise, nos deux allemandes se tiennent dans un (onéreux) mouchoir de poche à versions équivalentes.

 

Caractéristiques techniques BMW Série 3 (G20) et Mercedes Classe C (2021)

  BMW 320i Luxury (G20) Mercedes C 220d AMG Line (W206)
Dimensions (Longueur, largeur et hauteur) 4,70 / 1,83 / 1,44 m 4,75 / 1,82 / 1,44 m
Empattement 2,85 m 2,86 m
Volume du coffre 480 l 455 l
Poids UE annoncé 1.570 kg 1.650 kg
Moteur 4 cylindres en ligne, turbo essence – 1.998 cm3 4 cylindres en ligne, turbo essence + microhybridation 48V – 1.496 cm3
Puissance 184 ch à 5.000 tr/min 204 ch à 5.800 tr/min
Couple 300 Nm à 1.350 tr/min 300 Nm à 1.800 tr/min
0 à 100 km/h 7,1 s 7,3 s
Vitesse maximale 240 km/h 246 km/h
Consommation mixte annoncée (WLTP) 6,4 l / 100 km 6,4 l / 100 km
Taux de CO2 147 g/km 146 g/km
Prix de la version d’essai 49.830 euros 53.500 euros

Fiches techniques BMW Série 3 (G20) / Mercedes Classe C (2021)

Bon à savoir : anticiper l’achat et la revente.

Que ce soit pour l’achat d’une voiture neuve ou d’occasion, Il est important de prévoir toutes les dépenses en comparant différentes offres d’assurance voiture.



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