toujours dans le coup ?

Trois ans après son lancement, la Dacia Spring se métamorphose pour éclore sous les traits d’un SUV urbain. Un restylage complet qui arrive à point nommé pour tenter de faire oublier la perte récente de son bonus écologique. Mais est-ce suffisant pour récupérer son titre de meilleure vente électrique en France ?

C’est une véritable opération séduction auquel s’adonne Dacia avec la nouvelle Spring. Après plus de 150.000 exemplaires vendus dont 62.000 unités rien qu’en France, la moins chère des citadines électriques s’offre une grosse mise-à-jour dans l’espoir de conforter son succès commercial. Mais la tâche se montre ardue depuis qu’elle ne peut plus prétendre à sa précieuse aide gouvernementale de 4.000 euros à cause de son fabrication en Chine. Face à elle en effet, la Citroën ë-C3 s’affiche aujourd’hui comme une rivale de taille, avec son prix d’accès particulièrement compétitif et une éligibilité au bonus écologique.

Celle qui a démocratisé l’électrique doit donc frapper fort pour séduire de nouveau. Et il faut reconnaitre que Dacia s’est donné les moyens de ses ambitions avec un design revu en profondeur, désormais en harmonie avec les derniers modèles de la gamme. La nouvelle Spring adopte ainsi les codes stylistiques inaugurés sur le nouveau Duster. Et il faut reconnaitre que cela lui apporte une certaine prestance. Voire une jolie originalité face à certaines de ses rivales bien plus consensuelles.

Dacia Spring 2024 – Quoi de neuf ?

Du côté de ce qui ne change pas, on retrouve un mini-format de 3,70 m garantissant une maniabilité hors pair en ville. La Spring reste aussi toujours aussi étroite et haute sur pattes. Logique, puisque la base technique n’a pas évolué. En revanche, côté carrosserie seuls le pavillon et les vitres ont été conservées de la précédente version. Ainsi, la face avant arbore désormais la nouvelle signature de la marque, incarnée par le capot plat et horizontal, ainsi que la fine calandre et les feux à LED en Y. Le profil conserve le côté baroudeur surélevé avec des protections latérales en plastique. Tandis que l’arrière adopte bandeau noir reliant les deux optiques.

Notons que les parties inférieures des boucliers avant et arrière sont personnalisables grâce à des stickers. Une bonne idée pour lutter contre les petits dégâts du quotidien en ville. Mais l’évolution la plus intéressante concerne certainement l’adoption de jantes de 15 pouces, promesse d’un meilleur comportement routier. Dacia s’est efforcé de corriger tous les défauts de la première monture. Et il faut saluer les efforts consentis. D’autant que le meilleur se situe à bord.

Dacia Spring – Un tout nouvel habitacle

A l’ouverture de la portière, on découvre un tout nouveau mobilier beaucoup plus moderne qu’auparavant, et lui aussi inspiré du Duster. D’ailleurs, on observe immédiatement que la Spring récupère à son compte le bloc d’instrumentation numérique de 7 pouces associé à l’écran multimédia central de 10 pouces (de série en finition haute). L’ensemble reste totalement composé de plastiques rigides, mais l’esprit low-cost s’atténue clairement avec des finitions de meilleure qualité et une ambiance épurée dans l’air du temps. Certains éléments sont même personnalisables, comme le couvercle de la boite à gants, l’insert de la console centrale, ou encore les coques des aérateurs latéraux. 

Cerise sur le gâteau avec l’apparition de commandes au volant, d’une climatisation bi-zone et d’un nouveau levier de vitesse disposant d’une position B permettant d’accroitre la puissance du freinage régénératif. La dotation en équipements s’étoffe (prises USB-C, connectivité Apple CarPlay / Android Auto…) au même titre que les systèmes d’aides à la conduite désormais obligatoires et donc proposés de série (freinage d’urgence automatique, reconnaissance des panneaux de signalisation, et aide au maintien dans la voie).

La Spring soigne également son accueil avec un volant désormais réglable en hauteur (mais pas en profondeur). De quoi améliorer un peu la position de conduite malgré l’assise courte et un peu trop haute (sans réglage en hauteur). On regrette surtout que les sièges ne puissent coulisser suffisamment pour pouvoir bien étendre ses jambes. D’ailleurs côté habitabilité arrière, pas de miracle puisque la Spring ne change pas de plateforme. C’est juste, mais l’espace se révèle suffisant pour accueillir deux passagers, moyennant quelques compromis. Le coffre quant à lui gagne une vingtaine de litres avec une capacité désormais portée à 308 litres (1.004 litres banquette rabattue). Pas mal, au regard du gabarit de la petite citadine.

Dacia Spring – Plus agréable à conduire

Sur le plan technique, Dacia s’est là encore révélé à l’écoute de sa clientèle puisque la gamme moteur se résume désormais au bloc électrique de 65 ch (la version 45 ch jugée insuffisamment puissante disparait du catalogue français). La batterie d’origine gagne quant à elle 2 kWh pour afficher désormais 26,8 kWh et 190 kg sur la balance. Ainsi, les performances stagnent avec un 0 à 100 km/h toujours réalisé 13,7 secondes et une vitesse de pointe limitée à 125 km/h. Mais en pratique, les accélérations se révèlent suffisantes pour déplacer les 984 kg (soit +6kg) en ville et sur route.

En revanche, les prestations routières s’améliorent davantage avec la nouvelle direction assistée et les jantes de 15 pouces. Malgré un amortissement assez souple et les pneumatiques chinois Linglong, le comportement devient un peu plus stable. Les mouvements de caisse sont mieux contenus et la précision de conduite en profite au même titre. Mais on reste toutefois loin des références européennes lorsque l’on taquine un peu les limites d’adhérence du train avant. Ce qui arrive très vite. Heureusement les aides à la conduite veillent au grain. Mais privilégiez plutôt une bonne écoconduite.

D’ailleurs, la Spring annonce une autonomie de 225 km (305 km en ville) avec sa consommation mixte homologuée à 14,6 kWh/100 km en cycle WLTP. Suffisant pour la clientèle du modèle selon Dacia, indiquant ne pas dépasser 40 km de trajet quotidien. De notre côté, nous sommes parvenus à stabiliser l’appétit à moins de 12 kWh/100 km en moyenne. Ce qui est bien mieux que la version avant restylage. En outre, la Spring réclame toujours 45 minutes pour se recharger de 20 à 80% avec le chargeur en courant continu optionnel (500 euros). Il faudra toutefois compter 11h de charge sur prise domestique et 4h sur une wallbox 7 kW.

Notons que contrairement à de nombreux modèles bien plus haut de gamme, la Spring offre une technologie de recharge bidirectionnelle (V2L) permettant par exemple de brancher un aspirateur ou votre machine à expresso sur la prise de recharge (jusqu’à 3,3 kW). Plutôt astucieux pour un pique-nique en pleine nature !

Dacia Spring – Toujours intéressante sans bonus ?

Désormais dépourvue de bonus écologique, du fait de sa fabrication en Chine, la Spring n’est clairement plus aussi intéressante qu’à son lancement (12.000 euros avec le bonus déduit). La gamme française s’articule autour de deux finitions : Expression et Extreme. Le tarif d’accès démarre aujourd’hui à partir de 18.900 euros et la finition haute réclame une allonge de 1.000 euros. On s’attendait à une vraie inflation du fait de sa montée en gamme, mais Dacia est resté raisonnable. Cela la positionne néanmoins en concurrence directe avec la Citroën ë-C3, plus spacieuse et polyvalente avec son moteur de 113 ch et sa batterie de 44 kWh offrant une meilleure autonomie (320 km) pour un prix d’appel de 23.300 euros avant déduction du bonus (soit 19.300 euros).