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raffineries bloquées, plus de 1 200 stations en rupture de stock, la pénurie est-elle à craindre ?

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L’opposition à la réforme de la retraite que le gouvernement souhaite mettre en place à de lourdes conséquences pour les automobilistes : des raffineries bloquées, plus de 1 200 stations-service en difficulté. Et la situation ne devrait pas s’améliorer.

« À Marseille, les stations-service assaillies par peur de pénurie. » Ce titre pourrait être appliqué à l’actualité de nombreuses villes en France ce lundi 20 mars. Cette journée, décisive pour le gouvernement dans la validation de la réforme des retraites qu’il a amorcée, est celle aussi d’une inquiétude grandissante autour de la fourniture en carburant à la pompe.

La grève reconductible dans les raffineries a été suivie, des automobilistes craignent que la situation s’enlise… On fait le point sur la situation actuelle, et à venir.

De nombreuses raffineries bloquées …

« Aucun produit ne sort des raffineries. » Le message donné ce matin sur France Info est plutôt clair chez TotalÉnergies : 40% des opérateurs du groupe pétrolier en grève. Du côté d’Esso ExxonMobil, le blocage des expéditions de carburant est maintenu avec la crainte de « mises à l’arrêt » des sites si « aucune livraison de brut ne parvient à entrer dans les raffineries ».

À Gonfreville (Seine-Maritime), Donges (Loire-Atlantique), Fezin (Rhône) et à La Mède (Bouches-du-Rhône), même son de cloche donc : des expéditions suspendues, une activité déjà à l’arrêt ou qui s’apprête à être stoppée… La situation est identique à Gravenchon (Seine-Maritime) et Fos-sur-Mer dans les raffineries Esso Exxon-Mobil et chez Petroineos de Lavéra (Bouches-du-Rhône).

… comme bientôt les dépôts de carburant

Alors que la semaine dernière, l’État et TotalÉnergies ont bien assuré que les dépôts de carburant de l’Hexagone ont été alimentés pour assurer des stocks dans l’optique d’une grève qui s’enlise, des manifestants ont décidé de bloquer ces sites stratégiques.

C’est le cas par exemple depuis ce matin à Vern-sur-Seiche, près de Rennes, où des camions ont pu pénétrer dans le dépôt sans toutefois pouvoir être chargés.

4% stations-service en rupture de stock

Conséquence : les stations-services risquent de connaître la panne sèche dans les prochaines semaines sans approvisionnement. Environ 4% des pompes en France seraient touchées ce lundi, davantage « dans le sud et dans le nord de la France ». Dans les Bouches-du-Rhône, 17% des sites n’auraient ni SP-95 ni diesel.

Selon le site penurie.mon-essence.fr, 535 stations-service seraient en rupture total de carburant et 690 rupture partielle soit plus de 1 200 stations en difficulté sur les 11 000 répertoriées. Le nord de Nantes, Angers et la région parisienne semblent être les territoires les plus touchés.

L’ampleur de la rupture de stock est plus forte dans le sud, à tel point que le département du Vaucluse a décidé de restreindre les ventes de carburants pendant trois jours à 30 litres pour les voitures et 120 litres pour les poids-lourds.

« La pénurie de carburant va s’intensifier »

Si vous avez constaté des files d’attente ce week-end ou aujourd’hui en station-service, c’est parce que de nombreux conducteurs craignent que le pire arrive : plus aucune goutte de carburant disponible.

Et ils auraient raison, selon Emmanuel Lépine, secrétaire général de la Fédération nationale des industries chimiques de la CGT, au micro de France Info. « La pénurie de carburant va s’intensifier » assure-t-il, comme le leader de la CGT dans les Bouches-du-Rhône, Olivier Mateau, à BFM TV : « Je conseille aux automobilistes d’aller faire le plein d’essence car bientôt il n’y en aura plus. »

Pour rappel, vous avez jusqu’au 31 mars pour solliciter l’indemnité carburant mais… d’ici là, il y en aura peut-être beaucoup moins.



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