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Radars, contrôles… Voici ce qui vous attend avec la nouvelle voie de covoiturage à Paris !

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L’expérience lyonnaise : un pari sur la mobilité partagée

Depuis 2021, Lyon s’est lancée dans une aventure ambitieuse : 24 kilomètres de voies dédiées au covoiturage sur ses axes routiers principaux. L’objectif ? Réduire les embouteillages, diminuer la pollution et encourager les déplacements à plusieurs. Cette initiative, inspirée de modèles étrangers comme aux États-Unis, a rapidement attiré l’attention des médias et des experts en mobilité urbaine.

Félix Wilmet, chef de projet mobilités innovantes pour la métropole de Lyon, explique : « Nous visions à transformer les habitudes de déplacement des Lyonnais. Le covoiturage représente une solution concrète pour désengorger nos routes et améliorer la qualité de l’air. » Cette ambition s’inscrit dans une tendance nationale, comme en témoigne l’adoption récente de mesures similaires à Paris en 2025.

Par contre, la mise en place de ces voies réservées n’a pas été sans défis. Les automobilistes ont dû s’adapter à de nouvelles règles de circulation, tandis que les autorités ont investi dans des technologies de contrôle sophistiquées pour assurer le respect du dispositif.

Des résultats en demi-teinte

Après quatre années d’expérimentation, le bilan des voies de covoiturage à Lyon révèle des résultats contrastés. D’un côté, la métropole lyonnaise affirme observer une amélioration de la fluidité du trafic, particulièrement lors des pics de circulation. De l’autre, les chiffres montrent une réalité plus nuancée.

Jean-Charles Kohlhaas, vice-président en charge des déplacements à la métropole, reconnaît : « Sous le tunnel de Fourvière, très fréquenté, nous observons une moyenne de 1,05 passager par voiture. C’est loin de notre objectif de 1,75 d’ici 2030. » Ce constat souligne la difficulté à modifier en profondeur les habitudes de déplacement des citadins.

Plus préoccupant encore, la part du covoiturage a diminué de 6,6% à Lyon en 2024, une tendance observée dans la plupart des villes ayant adopté des mesures similaires. Ces chiffres interrogent sur l’efficacité réelle du dispositif et sa capacité à convaincre les automobilistes sur le long terme.

Le défi de l’adoption par les usagers

L’un des principaux obstacles rencontrés par l’expérience lyonnaise réside dans l’adhésion des automobilistes. Malgré quatre ans de sensibilisation et de contrôles, un véhicule sur trois ne respecte toujours pas la réglementation sur les voies réservées. Cette situation persiste malgré l’intensification des contrôles et des sanctions.

Les raisons de cette résistance sont multiples :

  • La difficulté à trouver des covoitureurs compatibles avec ses horaires et trajets
  • La perte perçue de flexibilité et d’autonomie
  • Le manque d’incitations financières suffisamment attractives
  • La crainte de perdre du temps en cas de covoiturage non concluant

Guillaume Lapierre, expert en mobilités chez Vinci-Autoroutes, souligne : « Les automobilistes contraints de prendre leur voiture seuls chaque matin ne la lâcheront que s’ils ont une alternative claire, facile et à leur avantage. » Cette observation met en lumière la nécessité de repenser l’approche pour rendre le covoiturage plus attractif et pratique au quotidien.

Technologie et contrôle : l’ère des radars intelligents

Face aux difficultés d’adoption, Lyon a misé sur la technologie pour faire respecter les règles des voies réservées. Des radars de dernière génération, équipés de caméras thermiques et de capteurs sophistiqués, ont été déployés sur les axes concernés. Ces dispositifs sont capables de détecter avec précision le nombre de passagers dans un véhicule, même dans des conditions difficiles.

Félix Wilmet détaille les capacités de ces équipements : « Le radar capte des images au-delà des vitres teintées. Il repère les passagers à l’avant comme à l’arrière, y compris dans les sièges bébés. Même avec un bonnet et des lunettes de soleil, il vous verra. » Cette technologie de pointe vise à dissuader les fraudeurs et à garantir l’équité entre les usagers.

Depuis l’entrée en vigueur de la verbalisation effective, environ 1.300 contraventions à 135 euros ont été dressées en six mois. Ces sanctions, si elles contribuent à améliorer le respect des règles, soulèvent également des questions sur l’acceptabilité sociale de telles mesures coercitives.

Vers une évolution du modèle

Malgré les défis rencontrés, la métropole de Lyon reste convaincue du potentiel des voies réservées au covoiturage. Des projets d’extension du dispositif sont à l’étude, témoignant d’une volonté de persévérer dans cette direction. Pourtant, les autorités réfléchissent à des ajustements pour améliorer l’efficacité et l’acceptation du système.

Parmi les pistes envisagées :

  1. Le renforcement des incitations financières pour les covoitureurs réguliers
  2. L’amélioration des applications de mise en relation entre conducteurs et passagers
  3. La création de zones de rencontre sécurisées pour faciliter le covoiturage spontané
  4. L’intégration du covoiturage dans une offre de mobilité multimodale plus large

L’expérience lyonnaise, malgré ses résultats mitigés, offre des enseignements précieux pour l’avenir de la mobilité urbaine. Elle souligne l’importance d’une approche globale, combinant infrastructures, technologies et incitations adaptées aux réalités du terrain. Le défi reste grand pour améliorer la sécurité sur les routes.

 

Pour résumer

L’objectif était de réduire les embouteillages et la pollution. 24 kilomètres de voies ont été dédiées au covoiturage. Bien que la métropole lyonnaise affirme une amélioration du trafic, les chiffres montrent une réalité plus nuancée, avec seulement 1,05 passager par voiture sous le tunnel de Fourvière, loin de l’objectif de 1,75.

Samuel Bernard





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