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quand les Tchèques osent une Passat de luxe

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Sans frime ni tapage, Skoda poursuit tranquillement sa montée en gamme avec une Superb plus raffinée que jamais. Dans la foulée du break Combi, qui devrait logiquement assurer la majorité des ventes chez nous, cette quatrième génération se décline toujours en berline et conserve contre vent et marées le même ADN de grande berline confortable et pragmatique. Atypique, dans le paysage automobile actuel.

Pour se convaincre que Skoda est capable de tenir la réplique à certains premium huppés (du moins s’en approcher), il convient de laisser de côté tout préjugé, ouvrir ses chakras et se replonger dans le patrimoine automobile tchèque. D’avant-guerre de préférence : histoire de nous rappeler que les origines de la Skoda Superb, dans les années 30, n’ont rien de populaire, c’est à Karlovy Vary, élégante ville d’eau à l’ouest de la République Tchèque, que Skoda nous a lâchés au volant de la Superb quatrième du nom. En berline cette fois, quelques mois après le break Combi qui aura eu la primeur du lancement… impératifs commerciaux obligent.

 

Si le break résiste et assure toujours une majorité des ventes de Superb chez nous (environ les trois quarts), la berline est devenue plus confidentielle et ne séduit plus guère aujourd’hui que quelques flottes d’entreprises ou clients réfractaires aux SUV. Cela dit, ses rivales sont devenues rares et la Superb occupe désormais une place assez originale en Europe occidentale. Qui aurait pensé dire cela un jour de la part d’une berline traditionnelle ?

Reconnaissons-lui une certaine prestance. Le dessin est tout à fait classique, dans la continuité de la précédente… et de la première Superb lancée en 2001. En plus moderne, tout de même. Un peu plus grande aussi (+ 4 cm, à 4,91 m de long). Il y a ce qu’il faut de chrome, la calandre verticale en impose (sans excès), la silhouette est élancée en douceur, avec un hayon pour la poupe (plus pratique qu’une malle). En somme, les façades bourgeoises et colonnades ouvragées lui vont bien. Un godet d’eau ferrugineuse, et en route.     

 


ESSAI – Skoda Superb (2024) : quand les Tchèques osent une Passat de luxe

Du classique, sans fantaisie : la Superb a évolué dans la lignée de la précédente. Un peu plus longue (4,91 m, et 2,84 m d’empattement), et toujours le même profil de berline élégante… qui tranche avec les gabarits hauts perchés qui pullulent !

Bon à savoir : anticiper l’achat et la revente.

Il est possible de connaitre la valeur de revente ou de reprise de votre véhicule grâce à la cote auto Turbo de votre Skoda Superb, l’alternative à la côte Argus.

Skoda Superb (2024), vie à bord : routière pas roturière

Pas de surprise côté poste de conduite, logiquement identique au break essayé précédemment… donc, étroitement dérivé de la 9ème génération de Volkswagen Passat. Rappelons que cette fois, les rôles se sont inversés : Skoda a piloté le développement conjoint des deux modèles, et a donc dicté son propre cahier des charges à Volkswagen (si on force le trait). Le contenu technologique est donc similaire à ce que l’on trouve à bord de l’allemande. Un écran de 10″ sous les yeux, un écran central de bonne taille (13″, contre 15″ pour la Passat), et une foule de menus pas toujours faciles à identifier. La navigation entre les multiples fonctions manque parfois de clarté, mais l’affichage est soigné et l’écran est assez réactif. Un bon point aussi pour les aides à la conduite, facilement accessibles (et déconnectables pour les plus agaçantes !).

Principale différence d’ergonomie par rapport à la Passat, la Superb conserve de vraies commandes physiques, avec trois astucieux boutons : leur fonction change d’une pression, pouvant commander tour à tour ventilation, modes de conduite, volume de radio… Le temps de s’y habituer, la manipulation est plutôt simple. Plus que le levier de boite auto, implanté à droite du volant (comme dans la Passat et le Tiguan). Au moins, l’espace central est libéré et offre de vastes rangements.   

 


ESSAI – Skoda Superb (2024) : quand les Tchèques osent une Passat de luxe

La Superb présente bien, la finition est soignée à quelques détails près et matériaux basiques par endroits. L’ambiance est moderne, le contenu techno complet et l’ergonomie évite le 100% tactile (toujours de vraies commandes physiques).

L’ambiance à bord, aussi, tranche avec ce que l’on connaissait et s’avère plus chaleureux qu’à bord de la Passat. Le mobilier est plutôt chic et travaillé, à l’image des motifs striés de la planche de bord, des tirettes d’aérateurs… Les clins d’œil rétro ne sont pas déplaisants. In peu attrape-poussière peut-être. Attention, en regardant de près (et en toquant sur certains inserts décoratifs), ce bel ensemble est moins haut de gamme qu’on pourrait le croire à première vue. Quelques plastiques légers sonnent creux, et des détails jurent dans certains recoins (absence de garniture, mousse apparente…). A sa décharge, des modèles premium souffrent des mêmes maux et facturent plus cher des réalisations pas mieux soignées (suivez mon regard, une Mercedes Classe C est stupéfiante de négligence par certains aspects). C’est l’époque, économies et chasse au poids vont de pair ! De même, les versions de base dépourvues d’options ne respirent pas la joie de vivre. Originale, la sellerie en tissu gris recyclé, mais un peu terne. La finition haute Laurin & Klement présente un tout autre cachet (et un équipement riche), mais les tarifs grimpent sévèrement (53.230 € minimum, en 1.5 TSI).

On retient surtout ses capacités d’accueil hors normes. Quoi qu’on en dise, un SUV ne fait pas mieux (ou alors pour beaucoup plus cher) : l’espace aux jambes est immense, la banquette confortable et bien dessinée, et le coffre s’apparente à une gigantesque soute. Déjà costaud sur la précédente génération, il progresse de 20 l et offre 645 l. Facile d’accès, grâce à un hayon large, mais attention à la hauteur de plafond en cas d’ouverture en parking couvert. Banquette rabattue, le volume total grimpe à 1.795 l mais les dossiers repliés forment une marche et une séparation empêche de former un plancher plat. Par contre, Skoda n’a pas oublié ses habituels gadgets : parapluie dans la porte (comme chez Rolls Royce), grattoir-loupe dans la trappe à carburant, ou encore les très pratiques appuie-têtes « aviation » dépliants.

 


ESSAI – Skoda Superb (2024) : quand les Tchèques osent une Passat de luxe

Espace toujours gigantesque à l’arrière de la Superb, tradition Skoda oblige ! Pour profiter d’une ambiance réellement raffinée, il faudra se pencher sur la finition haute L & K (chère !) pourvue de cuir.

Skoda Superb (2024), au volant : les indiscutables talents du Diesel

En attendant l’hybride PHEV et sa grosse batterie de 25,7 kWh (environ 100 km en électrique), la gamme de la Superb va au plus simple. Un seul essence au programme : le 4 cylindres 1.5 TSI à micro-hybridation 48V, avec boite auto DSG7, remplit correctement son rôle. La grande Skoda n’est pas si lourde (1.484 kg avec ce moteur), les chronos sont convenables (9,2 s de 0 à 100 km/h), mais le couple assez modeste (250 Nm) se traduit par des relances sans éclat. Résultat, on se retrouve vite à maltraiter la mécanique pour profiter d’un peu d’allant… dans un grondement peu élégant. A mener le pied léger, de préférence ! Au moins, la consommation reste contenue (7 l / 100 km relevés, incluant de l’autoroute à allure soutenue).

Comme prévu, le plus approprié reste le bien connu 2.0 TDI 150 ch, parfaitement à l’aise dans cette grande berline. Il n’accélère pas plus fort que l’essence de même puissance, mais les reprises plus énergiques (360 Nm à 1.600 trs/mn) délivrent un bien meilleur agrément, tout en préservant son appétit : autour de 6 l de moyenne en parcours mixte, sans retenue, le score est louable. Son isolation à bas régime et au ralenti, un peu moins… Pas de miracle, les grognements typiquement mazout des TDI Volkswagen sont presque devenus une marque de fabrique, malgré de réels efforts ! Tout s’arrange heureusement à vitesse stabilisée.

 


ESSAI – Skoda Superb (2024) : quand les Tchèques osent une Passat de luxe

A l’instar de la Passat, la Superb se distingue par son confort de haut niveau et son comportement rassurant. En plus dynamique : train avant précis, mouvements de caisse bien tenus… surtout avec la suspension pilotée DCC Plus (hélas en option).

Enfin, ce moteur présente aussi l’intérêt d’être proposé en 4 roues motrices (type Haldex donc non permanente, la Superb reste une traction par défaut), dans une variante plus musclée de 193 ch. Sans doute la meilleure version : coupleux (400 Nm), ses relances sont plus vigoureuses et le fonctionnement plus feutré. L’ensemble moteur / boite (toujours la DSG 7 rapports), typé confort, invite là encore à une conduite coulée… au bénéfice des chiffres à la pompe, toujours intéressants et pas beaucoup plus élevés que le 150 ch. Il sait se tenir : environ 6,4 l / 100 km sur parcours vallonné, à bon rythme.

Pas de grand frisson au volant, le contraire eut été étonnant (et malvenu ?). La Superb est une routière neutre et rigoureuse, dont le châssis marque tout de même un intéressant progrès par rapport à la précédente. Pas tant en matière de confort, toujours servi par une suspension bien calibrée et un bel équilibre : la bonne surprise vient du relatif dynamisme du châssis, servi par un train avant bien guidé et précis. La direction est suffisamment consistante, juste ce qu’il faut, et les mouvements de caisse bien tenus. Là aussi, un SUV ne fait pas mieux. Curieusement, la tchèque présente même un comportement un peu plus affûté que la Passat… tout en préservant un toucher de route très prévenant, surtout avec l’excellente suspension pilotée DCC Plus (1.150 €, de série sur L & K). Inattendu parti-pris, qui nous fait préférer le compromis de la Superb à celui de sa cousine allemande.

 


ESSAI – Skoda Superb (2024) : quand les Tchèques osent une Passat de luxe

Le Diesel 2.0 TDI 150 ch reste le choix le plus cohérent pour une voyageuse au long cours. Pas fulgurant, mais coupleux et sobre (6 l / 100 km relevés). En sommet de gamme, la Superb sera proposée en 4 roues motrices, avec le 2.0 TDI porté à 193 ch.

Skoda Superb (2024) : choc budgétaire !

Hors premium, ses congénères ont quasiment toutes disparu du marché français : la Toyota Camry est en fin de parcours, la Peugeot 508 (plus petite) reste la seule représentante du genre chez les généralistes. Même la Volkswagen Passat, jumelle technique de la Superb, fait dorénavant l’impasse sur la carrosserie tricorps et n’est disponible qu’en break. En cherchant côté premium, le trio composé des BMW Série 3, Audi A4 et Mercedes Classe C résiste, sur le segment des familiales. Moins vastes, et plus chères… On a beau chercher : la Superb n’a donc plus de vraie concurrente directe.

Seulement, les tarifs se sont accordés à l’air du temps, au rythme de l’inflation (et de prestations en hausse) : la Superb démarre désormais à 44.380 € en 1.5 TSI 150 (47.880 € en TDI 150). La dotation est sans lacune, dès l’entrée de gamme (interface média complète, régulateur adaptatif, radars av/ar, caméra de recul, sièges chauffants…). Le 2.0 TDI 150 Laurin & Klement, compromis le plus intéressant, demande 56.730 €. Oui, oubliez les idées reçues nous disions : une Skoda, c’est cher désormais. A ce tarif, on dispose d’une présentation plus cossue (cuir, jantes 18″, inserts chromés) et d’un équipement ultra-complet (sièges électriques, suspension pilotée, système audio Canton haut de gamme). Quand au TDI 193 ch, qui n’arrivera en France que d’ici quelques mois, les tarifs devraient friser les 60.000 €. Attention, malus non négligeable à prévoir (familles nombreuses, vous en serez épargnées).    

 

Titre fiche technique

FIche technique Skoda Superb (2024)

Fiche technique

Modèle essayé : Skoda Superb 2.0 TDI 150 Selection
Dimensions L x l x h 4,91 x 1,84 x 1,48 m
Volume mini / maxi du coffre 645 / 1.795 l
Empattement 2,84 m
Poids à vide 1.587 kg
Motorisation 4 cylindres Diesel, Turbo – 1.968 cm3
Puissance – couple maximal 150 ch à 3.000 trs/mn – 360 Nm à 1.600 trs/mn
0 à 100 km/h – Vitesse maximale 9,2 s – 225 km/h
Consommation mixte annoncée – relevée 5,3 l – 6,0 l / 100 km
Tarifs à partir de 44.380 € (modèle essayé : 47.880 €)



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