Environ 6% des stations-service françaises étaient à court d’essence ou de gazole ce mercredi 8 mars. Le secteur pétrolier pointe du doigt l’inquiétude d’une part des automobilistes qui ont multiplié les pleins de précaution en raison des blocages dans les raffineries et de la crainte d’une grève qui s’enlise.
D’un côté, des stocks équivalents à « 4 mois de consommation » selon l’Union Française des Industries Pétrolières. De l’autre des automobilistes prévoyants (trop ?) qui se ruent dans les stations-service. À ce rythme-là, les autres vont bientôt devoir longuement patienter à la pompe en cas de besoin, s’il reste bien du carburant…
25% des stations de l’ouest en rupture
Car, ce mercredi, déjà près de 6% des stations-services en France rencontraient des problèmes de stock, en essence et diesel, selon des données publiques analysées par l’AFP. Soit, sur 11 000 sites, environ 650 en pénurie.
Les départements les plus touchés semblent être à l’ouest, avec environ un quart des stations de Sarthe, d’Indre-et-Loire et du Calvados qui manquent de SP95, SP98 ou de gazole. La région parisienne (15%), le Centre-Val-de-Loire, les alentours du Havre, de Lyon et de Marseille sont aussi concernés.
Cela pourrait-il empirer ?
Et le pire pourrait être à venir. En raison de l’appel à une « grève reconductible » dans les raffineries françaises, lancé par la CGT pour se faire entendre dans l’opposition à la réforme des retraites engagée par le gouvernement, les stations craignent de ne pas être approvisionnées dans les prochaines semaines.
« Dans les raffineries, la CGT dit qu’il y a des taux de mobilisation entre 70% et 100% » apprend-on chez nos confrères de BFM TV. Mais les professionnels souhaitent rassurer. Si la grève ne perdure pas, il n’y a pas de risque de pénurie généralisée à « court ou moyen terme ». Les stations ont fait le plein et, l’ensemble des automobilistes ne se précipitent pas, comme en octobre dernier, à l’époque où des ristournes sur les prix des carburants avaient été mises en place par l’État et le pétrolier Total.
200 dépôts remplis à ras bord
Enfin, les 200 dépôts pétroliers français ont eux rempli leurs stocks, anticipant « les pleins de précaution » des automobilistes en cas de conflit long. Ce sont eux qui fourniront les stations-service en cas de manque.
Total aurait mis les bouchées-doubles dans la cinquantaine de dépôts qu’il gère partout en France. Il y aurait donc encore quelques semaines de répit à venir avant que les automobilistes soient vraiment en galère à la pompe.