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Mercedes EQS SUV vs Tesla Model X Plaid : duel de poids lourds

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Ce nouveau comparatif est sans doute le plus sélect proposé à ce jour par Maxime Fontanier. Car il oppose les SUV électriques les plus haut de gamme produits en série. A condition d’avoir le budget, faire son choix ne devrait pas être trop difficile, tellement les univers sont différents, et les raisons d’en privilégier un, très marqués. Ce sera entre les performances, le confort, le rapport prix/prestations, la capacité à transporter des bagages même avec le plein de passagers, et/ou l’ambiance à bord.

Les modèles essayés

Sur le ring tapissé de velours rouge, nous opposons dans cette vidéo le Tesla Model X Plaid contre le Mercedes EQS 580 4Matic SUV AMG Line.

Le premier est à considérer en 2023 comme le SUV électrique fabriqué de série le plus rapide, le plus puissant et le plus coupleux au monde. Le modèle à notre disposition revêt une robe en gris nuit métallisé à 2 200 euros, et des jantes 22 pouces type Turbine facturées 5 900 euros. Si cette dernière dotation est esthétique, elle n’est cependant pas le choix de l’efficience. Tesla le signale d’emblée sur son site Internet en montrant que l’autonomie WLTP en cycle mixte chute alors potentiellement de 625 à 576 km.

Avec jusqu’à 7 places en choisissant l’option 3e rangée de sièges à 2 600 euros, le SUV de Mercedes est capable d’accueillir une personne de plus que l’engin américain. Des roues 22 pouces, moins chères (2100 euros), existent aussi sur le modèle allemand. Toutefois l’exemplaire entre nos mains se contente des jantes multibranches 21 pouces à 700 euros. Le gris argent métallisé de la carrosserie est proposé sans supplément. Mais pas le pack Sport Black (450 euros) qui apporte une touche de sportivité avec quelques éléments traités en noir.

Des motorisations différentes

Avec ses 5,13 m contre 5,06 m, le Mercedes EQS SUV est le plus long des deux véhicules. Il est cependant moins large de 4 centimètres (1,96 contre 2 m) par rapport au Tesla Model X, pour 4 cm de plus en hauteur (1,72 / 1,68 m). Les deux ont en commun de reposer sur des châssis à suspension pneumatique, offrant une garde au sol variable, toutefois plus importante sur le modèle allemand. Ce qui l’assimile plus facilement à un 4×4, face à la proposition américaine plus clairement typée sportive.

Sur le Model X Plaid, la motricité intégrale est assurée par deux moteurs à l’arrière avec des rotors recouverts de carbone pour supporter les diaboliquement fortes sollicitations et un à l’avant. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : plus de mille chevaux (750 kW) pour un couple maximal qui approche les 1 400 Nm. La dotation est plus classique avec l’EQS 580 4Matic : un bloc synchrone à aimant permanent sur chaque train de roues. D’où une puissance et un couple en retrait, même s’ils restent impressionnants : 400 kW (544 ch) et 858 Nm.

Les 2 voitures embarquent un pack lithium-ion d’une capacité énergétique exploitable relativement proche : 108,4 kWh clairement affichés par Mercedes, et entre 95 et 100 kWh estimés sur le modèle de Tesla.


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Coffre : Tesla en offre beaucoup plus

Le Model X Plaid est clairement le mieux doté de notre comparatif en coffre, mais ne transportera que 6 personnes au maximum en comprenant le conducteur. A l’arrière, le double-fond peut déjà recevoir bien plus que les câbles de recharge, notamment quelques petits sacs à dos. Les espaces derrière les passages de roue sont creusés, ce qui est idéal pour loger une poussette repliée ou un sac de golf. Avec une découpe inclinée, le chargement de gros objets est facilité.

Cerise sur le gâteau, le SUV américain abrite à l’avant un important frunk de 183 litres. Pour comparaison, le coffre classique d’une Volkswagen e-Up! offre 251 l ! Avec le plein de passagers à bord, le Model X Plaid permettra de loger bien plus de bagages, d’autant plus que la deuxième rangée ne compte que 2 fauteuils, libérant de l’espace pour superposer des sacs et valises. Il enfonce le clou en pouvant tracter une remorque jusque 2 250 kg, contre 1 800 freinés sur le Mercedes EQS 580 4Matic SUV.

En tout, l’engin allemand peut offrir un volume utile de coffre jusqu’à 2 100 l, contre 2 577 l sur son concurrent américain. Ce dernier, avec six personnes à bord, présente déjà une capacité de 425 l derrière la troisième rangée de siège (soit 608 l avec le frunk), quand son opposant annonce 645 l, mais en configuration 5 places. Quoi qu’il en soit, avec une modularité très supérieure, il est possible d’envisager bien des manières de placer les bagages dans le SUV de Tesla.

Confort des passagers arrière

Dans l’EQS 580 4Matic SUV, les passagers assis à l’arrière apprécieront une banquette confortable en cuir. Réglable électriquement, les sièges de la deuxième travée sont chauffants sur le modèle essayé. Ce qui est possible avec une option à 500 euros. A moins d’opter, comme c’était le cas sur l’exemplaire confié, pour le pack Confort arrière à 1 200 euros. Il inclut cette fonctionnalité, mais aussi de luxueux appuis-tête et un magnifique accoudoir avec chargeur de smartphone par induction. Toutefois, cet équipement rend inconfortable la place centrale sur la banquette, à réserver à un usage de dépannage. A disposition : une climatisation automatique 5 zones, 2 prises USB-C, différents rangements sont accessibles et un très généreux espace aux genoux.

Derrière, des buses de ventilation, une prise USB-C, et des accoudoirs avec porte-gobelet font un peu oublier une assise assez basse qui relève les jambes. L’accès est assez médiocre, même en avançant électriquement au maximum la banquette. Les lourdes portières n’aident pas vraiment à s’extirper du SUV Mercedes.

Le Model X Plaid est bien plus pratique, et pas seulement en raison des ouvertures Falcon Wing. Mais aucun rangement. L’écran tactile proposé de série est plaisant. En plus d’effectuer quelques réglages, il permet de regarder des films et vidéos. Ce type de divertissement est aussi accessible dans le Mercedes, contre 3 700 euros, grâce à 2 dalles 11,6 pouces MBUX. Dans le SUV américain, on se sent un peu à l’étroit tout à l’arrière, même si la garde au toit est meilleure.

A l’avant : Luxe contre sobriété

Très sobre, le poste de pilotage du Model X Plaid n’apparaît pas pour autant dépouillé ni déplaisant. Et ce, grâce à la présence de l’afficheur d’instrumentation sur lequel le conducteur aura une vue très dégagée grâce au discutable volant Yoke. A noter qu’il est possible de lui préférer sans surcoût un cerceau plus classique. La richesse à cette place réside dans l’écran tactile de 17 pouces qui peut pivoter électriquement d’un coté ou de l’autre. Très réactif, il permet de tout configurer sur le véhicule aussi simplement que sur un smartphone. Il n’est cependant pas compatible Apple CarPlay ni Android Auto.

Contrairement à la dalle 17,7 pouces qui se place en enfilade sur l’EQS 580 4Matic SUV, entre l’afficheur 12,3 pouces rétro-éclairé à la présentation numérique personnalisable, et l’écran de même dimension accessible au passager lorsque son poids est détecté sur le siège. Contre 1 300 euros, ce dernier peut être équipé d’un tuner TV. Le constructeur nomme « Hyperscreen MBUX » tout l’ensemble dont l’impression de continuité est assurée par un vitrage unique.

Pour 1 100 euros de plus, notre modèle d’essai embarque un affichage tête haute avec réalité augmentée. Côté qualité de fabrication, on est largement au-dessus de l’univers Tesla même si ce dernier s’appuie sur de très bons matériaux tout autant agréables.

Le Mercedes davantage à l’aise en ville

Si le Tesla Model X Plaid démarre sans autre formalité que d’appuyer sur la pédale des freins, il est moins à l’aise en ville que son concurrent. Pourquoi ? C’est en raison de quelques centimètres de plus en largeur et de son diamètre de braquage à 12,3, contre 11 m grâce aux roues arrière directrices. Effectuer des manœuvres avec le volant Yoke ne sera pas au goût de tous les automobilistes, perturbant jusqu’aux habitudes d’actionner les clignotants. Le mode Confort qui rend l’accélération plus progressive est ici à privilégier.

S’il s’agit d’obtenir la meilleure impression de confort, le Mercedes EQS SUV sera plus convaincant, même en le laissant en mode Sport. Le passer dans le plus confortable amène des trépidations dans les rues accidentées et des mouvements de caisse même à 30-40 km/h.

Les systèmes de freinage sont complètement différents. Beaucoup de frein moteur sur l’engin américain pouvant aller jusqu’à l’arrêt rien qu’en levant le pied de l’accélérateur, mais sans possibilité d’en régler la puissance. Alors que la voiture du constructeur à l’étoile offre la possibilité de moduler la régénération grâce aux palettes. La récupération intelligente D Auto à puissance variable selon les circonstances n’emporte par la préférence de Maxime Fontanier : « Je déteste ça, c’est extrêmement perturbant, parce que parfois la pédale des freins change de consistance ».

Ambiance feutrée dans le SUV allemand

« Ca vous déboîte les cervicales », promet notre journaliste essayeur en écrasant l’accélérateur du Model X Plaid. Il ne faut que 2,6 s à ce dernier pour atteindre les 100 km/h, soit 2 secondes de moins qu’avec le SUV de Mercedes. C’est sans doute parfait pour jouer à Space Mountain à l’occasion, mais inutile au quotidien. Cette faculté d’accélérations démentielles ne doit pas faire oublier que l’EQS 580 est également très vif.

Là où le Tesla déçoit, c’est sur les bruits, aussi bien des cailloux qui volent dans les passages de roue, que de la suspension, de l’air, du mobilier et de la carrosserie : « On sent que ça manque de rigidité par rapport à la berline » Model S. Si le SUV américain freine fort, « en usage ultra sportif, on va vite arriver au bout de ces freins ». Les prochains modèles pour l’Europe vont recevoir « des plaquettes renforcées avec une meilleure résistance à la chaleur et davantage de mordant ».

Les nostalgiques des feulements mécaniques apprécieront peut-être sur le 580 4Matic la sonorisation électronique façon V8 qui sort des enceintes : « On se croirait dans un Classe G V8 ». Pourtant l’ambiance générale est bien plus feutrée que dans le Model X.

3 à 5 kWh de moins avec le Model X Plaid

S’insérer sur une autoroute ou une voie rapide peut se vivre comme un véritable plaisir avec de tels engins. Le Model X Plaid tiendra la dragée haute à l’EQS 580 sur son propre terrain, avec 262 contre 210 km/h de vitesse de pointe. Dominant l’asphalte grâce à un profil plus élevé, le SUV allemand offre en revanche des aides à la conduite exemplaires, déjà au niveau des commandes faciles à utiliser sur la branche gauche du volant.

Mais aussi concernant la bonne gestion du maintien de ligne : « La voiture n’oscille jamais. Si je lâche les mains, elle va prendre la courbe mieux que si je l’avais fait moi-même avec le volant ». Et ce, dans « un silence monacal » qui tranche nettement avec l’ambiance à bord du Tesla. Maxime Fontanier a également apprécié sur le modèle à l’étoile le raccourci sur l’écran central concernant l’indicateur de limitation de vitesse, et le combo pourcentage restant dans la batterie et autonomie estimée.

Si la consommation fait sens pour le conducteur, c’est le Model X Plaid qui reprend l’avantage, avec 3 à 5 kWh de moins aux 100 km que l’EQS 580. Ce qui s’explique par la technologie des moteurs à réluctance variable, à une meilleure gestion de la batterie, et à un profil de carrosserie plus bas. Pour l’engin allemand, sur autoroute, il faudra s’attendre à évoluer à 130 km/h dans une plage de 27 à 30 kWh/100 km en moyenne.


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Recharge

Une consommation plus serrée et des superchargeurs Tesla bien répartis un peu partout en Europe promettent des déplacements lointains plus sereins avec le Model X Plaid. Ce qui n’empêche pas d’aligner les deux voitures dans une station Ionity : l’EQS 580 SUV pourra se gaver d’ions jusqu’à une puissance de 200 kW, pendant qu’à côté de lui l’américain acceptera 50 kW de mieux.

Au final, il faudra à tous les 2 environ 30 minutes pour retrouver 80 % d’énergie dans la batterie. En AC, ils sont dotés de série d’un chargeur 11-11,5 kW. Toutefois, sur option à 1 200 euros, le premier peut embarquer un appareil 22 kW qui sera plus intéressant pour exploiter les nombreuses bornes accessibles dans l’espace public.

Concernant les applications smartphone, Tesla offre une meilleure ergonomie, une plus grande rapidité de navigation et davantage de possibilité pour intervenir sur le véhicule. Mercedes se montre cependant plus efficace pour fournir des données, comme la consommation, par exemple.

Cher Mercedes

« Comme d’habitude, du côté des tarifs, Mercedes bat tous les records », annonce Maxime Fontanier. L’EQS 580 4Matic SUV AMG Line démarre à 167 750 euros. Avec les options qu’il embarque, l’exemplaire que nous avons eu entre les mains s’affiche à 181 300 euros. « On est quasiment 25 000 euros plus cher que le Tesla Model X Plaid qui offre pourtant quasiment le double de puissance », compare notre journaliste essayeur.

« Encore une fois, Tesla est particulièrement bien placé en termes de rapport prix/prestations, même dans le monde du luxe ». Au tout début du présent mois d’avril 2023, le Model X Plaid ouvre le bal avec un ticket d’entrée à 141 990 euros. Ce qui peut faire pencher la balance du côté de l’Etoile, c’est son réseau de concessionnaires plus développé que le carnet d’adresses du constructeur américain.

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