Alors que le débat des E-Fuel, carburants de synthèse ou électro-carburant bat son plein, une étude récente parle du coût de ces potions « magiques ». Porsche annonçait moins de 2 dollars le litre… mais il se pourrait que cela soit plus.
Si vous faites déjà la tête lorsque vous payez le carburant entre 1,8 et 2 euros le litre, vous n’allez pas aimer les E-Fuel. En effet, une récente étude du Conseil international des transports propres (ICCT) suggère que les carburants de ce genre pourraient coûter jusqu’à 2,80 € le litre. C’est environ 50% de plus que les carburants traditionnels en ce moment, alors même que nous connaissons une importante augmentation du prix depuis près d’un an. Autant dire que les propriétaires de Porsche Cayenne par exemple (75 litres de réservoir), devront dépenser la bagatelle de 210 euros pour faire leur plein. Tout cela pour quelques centaines de kilomètres.
Voilà qui semble ne réserver ce genre de produit qu’aux plus riches. Pourtant, une bataille politique se prépare au Parlement européen sur l’avenir des moteurs à combustion interne. Certains pensent que les électro-carburant, neutres en carbone, devraient être exemptés de l’interdiction prévue en 2035. D’autres soutiennent que leur production intensive, gourmande en énergie, pourrait les rendre plus chers et encore plus néfastes pour l’environnement.
Un problème de riche, finalement ?
Porsche, un des acteurs majeurs dans le développement des E-Fuels, pense que ces nouveaux carburants serviront à garder en vie des moteurs thermiques, mais aussi à alimenter les millions de véhicules thermiques encore en circulation après 2035 pendant de nombreuses années. Mais s’ils sont trop chers, ils ne seront donc réservés qu’à ceux qui achètent des Porsche ou des Ferrari, notamment. Nous pouvons, sans préjuger aucun, affirmer que cela ne concernera donc que les classes sociales les plus aisées.
« En fin de compte, les e-carburants ne seront qu’une solution de niche pour les conducteurs Porsche », a déclaré Alex Keynes, responsable des véhicules propres chez Transport & Environment. « Mais en sapant la clarté de l’abandon progressif des moteurs au profit d’un carburant coûteux et polluant, le chancelier allemand Olaf Scholz met en péril la transition verte de l’Europe et l’avenir de son industrie automobile », ajoute-t-il. Il faudra suivre la suite des débats pour se faire une meilleure idée de ce qui nous attend.