la moins chère (et la plus lente) des Clio, ça donne quoi ?

Moins plébiscité que les motorisations GPL et hybride E-Tech, le petit 3 cylindres de 65 ch assure toujours l’entrée de gamme de la famille Renault Clio. A moins de 19.000 € dans sa finition de base, les prestations sont logiquement modestes mais pas forcément à la traine… Nous sommes peut-être devenus des enfants gâtés.

En général, les versions de base visent surtout à tirer le prix d’appel vers le bas pour attirer le chaland en concession. Quitte à réduire l’équipement au strict minimum, et se contenter du service minimum sous le capot. Pour autant, en pleine inflation touchant à peu près tout ce qui roule, on peut légitimement se pencher sur la question : la moindre citadine dépasse désormais allègrement les 20.000 € pour un modèle de cœur de gamme, pourquoi ne pas revenir à une certaine simplicité ? Chez Renault, la Clio 5 (restylée l’an dernier pour rappel) démarre ainsi à 18.700 € en finition d’accès Evolution. Pas donné, en soi, quand on pense que l’équivalent tournait autour des 15.000 € il n’y a pas si longtemps. C’est bien terminé, on ne vous apprend rien.

Chez les petits gabarits à prix serrés, on pense aussi logiquement à la Dacia Sandero, championne des tarifs, ainsi qu’à la toute jeune (et réussie) Citroën C3. En bref, pour le prix d’une Clio de base, on a droit au sommet de gamme de ces deux dernières (18.250 € pour une Sandero Stepway TCe 110 ou GPL, 19.200 € pour une C3 Puretech 100 ch en finition haute Max). La Peugeot 208, rivale naturelle de la Clio, débute dans les mêmes eaux (18.770 € en Puretech 75 ch). Citons aussi, chez les alternatives compétitives, la Suzuki Swift (18.990 €) lancée en début d’année, légère et dotée d’un 3 cylindres à micro-hybridation, plus énergique que notre Clio du jour.

Renault Clio SCE 65 (2024), vie à bord : pas si radine

En matière d’équipement, pas le choix : la Clio 65 ch est uniquement disponible avec le premier niveau de finition (Evolution). La dotation va à l’essentiel, mais n’a rien d’indigent. Le radar de recul, le régulateur de vitesse, la clim’ manuelle, les vitres électriques av/ar (plus de manivelles à l’arrière, tiens) ou encore la connexion smartphone avec réplication sur l’écran central sont fournis d’office. L’interface média, justement, est ici plus petite que sur les versions supérieures (7p), pas très rapide et datée dans ses graphismes, mais pas ridicule pour autant.

Par rapport aux versions supérieures, la présentation est un peu plus simple. La planche de bord est en plastique dur (sauf pour le motif décoratif au milieu), pas d’accoudoir central, ni de jantes alliage (16″, en tôle). Les jantes alliage de notre modèle d’essai sont optionnelles (retirées du catalogue depuis notre essai). En revanche, la sellerie grise est presque chic et l’instrumentation numérique est présente de série. Une Clio de base n’est donc pas si dépouillée.

Renault Clio SCE 65 (2024), au volant : S comme… sans turbo !

C’est presque devenu une rareté, avec la généralisation de la suralimentation. Ici, pas de turbo mais un simple petit 3 cylindres atmosphérique de 999 cm3, pas très puissant ni très coupleux : 65 ch, et 95 Nm à chercher à 3.600 trs/mn. Certes, la Clio n’est pas si lourde (1.044 kg), mais pas de miracle côté chrono. Le 0 à 100 km/h demande 17,1 s… autant dire que l’on apprend à prendre son temps. Pour autant, ce petit moteur est moins à la peine qu’on pourrait le craindre, en ville du moins. Les premiers rapports sont assez bien étagés et favorisent les accélérations et relances aux allures urbaines ou péri-urbaines. En somme, jusqu’à 70 ou 80 km/h, pour se faufiler dans le trafic francilien, aucune difficulté. Tout va bien, donc ? De prime abord, ce moteur colle bien à la Clio. Les principales qualités de l’auto sont intactes, en tout cas : confort, comportement routier équilibré et agilité de bon aloi en font une citadine tout à fait vivable.

Ensuite, c’est plus laborieux. On tient les 130 km/h sans trop de problème, sur voie rapide, en remettant parfois la 4ème (c’est une boite 5 rapports) si un faux-plat se présente. Et en dépassement sur route, pour peu que l’on soit chargé, on s’assure à deux fois de la visibilité… ou on patiente, avant de tomber un, voire deux rapports. A l’ancienne, en cherchant les tours !

Ainsi motorisée, la Clio n’offre pas la polyvalence ni l’agrément du TCe 90 ch, ou mieux, du GPL 100 ch, tous deux guère plus onéreux (20.400 € pour le GPL, le surcoût est donc vite amorti à coups de pleins à 1 € le litre). Admettons, ce moteur reste tout de même fréquentable. Pas si rugueux pour un trois cylindres, et plutôt discret à vitesse modérée. Dommage, à 130 km/h, l’absence de 6ème se fait entendre (mais il n’aurait de toute façon pas le punch pour l’emmener). Relativement peu gourmand aussi, mais pas de record de sobriété : environ 6 l /100 relevés en parcours mixte, sans trop s’attarder sur autoroute.