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Carburants, « Il ne faut pas s’alarmer »

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La filière pétrolière a anticipé le mouvement social, et se veut optimiste. Toutefois, avec le blocage des expéditions ou de la production dans les raffineries, certaines stations commencent à être en rupture totale ou partielle de carburants. Et le spectre, de l’automne dernier ressurgit, avec des files d’attente interminables aux abords des stations-service. Francis Pousse, le président de la branche stations-service et énergies nouvelles au syndicat Mobilians, qui représente 5 800 des 10 800 stations en France (les 5 000 autres étant opérées par les grandes surfaces), fait le point de la situation.

Risque de pénurie, interview de Francis Pousse

Les automobilistes doivent-ils craindre une nouvelle pénurie ?

Non, on ne doit pas s’alarmer, même si les consommateurs qui sont dans les départements touchés doivent avoir du mal à entendre ma parole. Mais, on ne doit pas s’alarmer, parce que du produit on en a sur le territoire français, on a des stocks. Mais effectivement, au gré des mouvements de grève, ça handicape ça et là tel ou tel dépôt, ce qui fait que les stations sont plus difficile à réapprovisionner.

Comment la situation peut-elle évoluer ces prochains jours ?

La prospective est difficile à faire. Ce qui est sûr, c’est que la logistique pétrolière est mobilisée pour que le carburant arrive au bout du pistolet pour le consommateur. Côté production, elle est déjà, dans certains cas, à l’arrêt. Mais, on conserve, parfois, des expéditions de produits, notamment par les pipelines. Toutefois, il faut savoir qu’en France, on ne produit que 50 % du carburant que l’on consomme. Les 50 autres pourcents sont importés, par camions ou par bateaux. Donc, on est, en partie, protégé par ces importations et aussi, par l’utilisation éventuelle des stocks stratégiques qui représentent trois mois de consommation.

La conjoncture est-elle la même qu’à l’automne dernier ?

Non, la situation était très différente. Les aides de l’État et les promotions de certains opérateurs avaient entrainé des ventes plus importantes et nous avons commencé la grève avec des stocks moins denses que cette fois-ci. Aujourd’hui, toutes les précautions ont été prises, parce que la date du début du mouvement social était connue.

Quels conseils donneriez-vous aux automobilistes ?

D’abord, il faut éviter les achats de précaution, tout en ne blâmant pas personne. La mobilité, c’est important pour tout le monde et quand on se sent atteint dans sa capacité à se déplacer, on prend peur. Mais effectivement, il faut, dans la mesure du possible, raison gardée et prendre du carburant que quand on en a besoin et pas continuellement maintenir son réservoir plein. Restons raisonnable.

Nous avons constaté qu’il est plus facile de trouver du diesel que d’essence ?

Alors oui, depuis plusieurs années, la vente de véhicules essence s’est fortement accrue. Donc, la demande a augmenté. Mais la majorité des stations-service ont vu le jour il y a une quinzaine d’années, en dimensionnant leur cuves en fonction des ventes de voitures de l’époque. C’est pourquoi, celles de gasoil sont plus importantes que les cuves de sans-plomb et ça explique souvent ces ruptures.



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