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Aston Martin aboie et la Bulldog passe

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Plus de quarante ans auront été nécessaires pour aller chercher une quinzaine de km/h. Pas n’importe lesquels. Ceux qui permettent enfin à l’Aston Martin Bulldog d’atteindre les 200 MPH (321 km/h) ce qui, en son temps, en aurait fait la plus rapide voiture du monde. Mais à l’époque, rien ne s’est passé comme prévu. Des passionnés viennent de venger le destin.

C’est un drôle d’engin pondu à la fin des années 70. L’époque où tout le monde semblait convaincu que l’an 2000 serait aux voitures de l’espace, habitant sur des des planètes encore inconnues, que les vacances se passeraient aux confins de l’univers. La preuve, Star Trek mettait un pied pour la première fois dans la porte des salles obscures, entrebâillée quelques mois plus tôt par Star Wars. Ainsi, la chose roulante aussi s’habillait de futur et Aston Martin n’entendait pas laisser passer la navette. Oublier les « James Bondieuseries » aux galbes élégants, place au radical ! Ce sera la Bulldog aux lignes acérées, aux portes papillons, aux jantes lisses, à la rampe de feux escamotables, aux caméras se substituant aux rétroviseurs. Et pour affoler le tout, un V8 bi-turbo de 5,3 litres de 600 chevaux disposé à l’arrière.

Un record, sinon rien

C’est que la Bulldog a l’ambition de devenir la voiture la plus rapide du monde, titre détenu alors par la Lamborghini Countach et ses 290 km/h. Objectif, les 200 mph (« mile per hour »), soit près de 322 km/h de ce côté-ci du Channel. Les test se succèdent, les ingénieurs ont beau s’escrimer devant leur planche à dessin et les motoristes revoir leurs calcul, rien y fait. L’Aston ne dépasse pas les 191 mph (307,39 km/h). Une quinzaine de km/h qui deviennent une obsession mais ne résiste pas au réel. La marque, une nouvelle fois, connaît de turbulences économiques. Les 25 exemplaires prévus de la Bulldog sont oubliés, tout comme le projet. Ne reste qu’un concept-car, vendu à un collectionneur du Moyen-Orient pour 150 000 € actuels, qui explose le moteur à sa première sortie, avant de passer entre diverses mains au gré de ventes aux enchères.

Bien joué le molosse !

Après moult pérégrinations, la voiture a retrouvé ses terres et a fait l’objet d’une restauration colossale dans les ateliers de Classic Motor Cars, près de Birmingham. Plus de 18 mois, 7 000 heures de travail, sans compter quelques centaines d’autres consacrées aux essais et aux réglages. Le tout sous la supervision de Richard Gauntlett, fils du patron du constructeur au tournant des années 80. Pour que l’histoire soit belle, une fois la Bulldog remise sur roues, il fallait s’attaquer à ce foutu record. C’est Darren Turner, le pilote d’essai maison et triple vainqueur de sa catégorie aux 24 Heures du Mans, qui s’en est chargé sur l’aérodrome de Machrihanish, en Écosse. Et bingo ! Quarante ans plus tard, la bête a atteint 205,4 mph, plus de 330 km/h. My goodness!



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